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8 Questions avec Laurence Côté

Entretien en 8 questions avec Laurence Côté, médaillée de bronze au 800m au championnat canadien en 2019, et tout nouvellement détentrice du record québécois intérieur au 1000m

Laurence Côté est un nom qui commence tout juste à se faire connaître dans le monde de la course à pied et de l’athlétisme au Canada. Pourtant, à l’âge de 28 ans, ce n’est pas d’hier que la spécialiste du 800m brave les pistes partout dans le monde. Une manifestation réelle de l’adage «petit train va loin», Laurence a misé sur une progression sans éclat mais toujours constante pour gravir les échelons des classements québécois, puis canadiens, avec pour culmination l’été dernier une 3e position au championnat canadien senior. Encore et toujours sur cette lancée, elle s’est offert un record québécois de 2:38.77 sur 1,000m intérieur il y a quelques semaines à Boston. Entretien avec celle qui voit grand pour la saison 2020.

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Laurence, peux-tu nous décrire d’où tu viens et comment as tu commencé l’athlétisme?

Je viens de Baie-Comeau, sur la Côte-Nord. Lorsque j’étais plus jeune j’étais convaincue que de venir d’une petite ville éloignée nuisait totalement à mes performances sportives. C’est seulement plus tard que j’ai réalisé l’ampleur de ce que Baie-Comeau m’a apporté; résilience, force de caractère, discipline et sans oublier un réseau de support exceptionnel. Ma communauté entière est avec chacun de mes pas et c’est quelque chose d’unique aux petits centres. 

Avant de déménager à Victoria en Colombie Britannique pour t’entraîner à temps plein, tu as fait partie du Rouge et Or de l’Université Laval. Comment décrirais-tu ton parcours universitaire en quelques mots?

C’est difficile de mettre des mots sur mon histoire d’amour avec le Rouge et Or. Le rouge et Or m’a permis un développement sain et progressif en plus de former des amitiés solides. Lorsque je retourne à Québec et voit des anciens membres de mon équipe, c’est ma famille que je retrouve. 

L’Université Laval, comme la plupart des universités canadiennes, possède un programme qui vise d’avoir des athlètes performants mais équilibrés et en santé. Bien que mon développement fût relativement lent, le Rouge et Or m’a permis de créer des bases solides sur lesquelles je me repose toujours aujourd’hui pour aller chercher le niveau de performances supérieur.

https://www.instagram.com/p/Bx75cs2JGuz/

Tu habites maintenant Victoria. Qu’est-ce que tu aimes le plus de la côte ouest? Inversement, est-ce qu’il y a des éléments du Québec qui te manquent?

Ce n’est pas un secret pour personne que l’hiver avec tout ce qu’il implique (neige, froid, glace, piste intérieur) n’apportent pas des conditions idéales à l’entraînement. Victoria possède définitivement les conditions climatiques pour nous permettre de nous entraîner dehors à l’année longue. De plus, l’isolement de mon noyau familiale et d’amitié me permet de vraiment mettre le focus sur l’entraînement. Toutefois, cet isolement est aussi un facteur négatif. Je m’ennuie souvent de ma famille, mes amis et aussi de mon français! 

Quels éléments de ton groupe d’entraînement à Victoria contribuent, selon toi, à ton amélioration constante?

Arrivant directement de l’Université, j’avais une mentalité très axée sur chaque entraînement est un effort de 100%. Une des premières choses que mes entraîneurs m’ont appris ici c’est: vaut mieux finir un entraînement plus lentement mais avec une technique de course parfaite que de finir plus rapide mais en laissant tomber toute technique de course. Naturellement que j’avais envie de finir mes entraînements avec des temps rapides mais pour ça j’ai dû apprendre à trouver une relaxation et un contrôle dans la douleur. Progressivement, j’ai réussi à augmenter la vitesse et le niveau de “douleur” que je pouvais atteindre tout en restant «relax» et efficace. C’est quand j’ai vraiment réussi à débloquer cette habileté dans mes courses que j’ai découvert un tout nouveau monde de performance. 

Après tout, les courses de championnat sont rempli d’athlètes qui sont vraiment en contrôle jusqu’au tout dernier sprint final. 

https://www.instagram.com/p/BwpfBzYJgbo/

Tu as recueilli d’excellents résultats jusqu’à présent sur 800m et 1000m. Est-ce que tu ouvrirais la porte à courir éventuellement sur des distances plus longues comme 1500m et 5000m?

Pendant un certain temps j’ai vraiment pensé que j’étais peut-être une fille de 1500m. Mais en toute modestie, je ne pense pas que je pourrais endurer la charge d’entraînement. Je suis robuste et mon corps répond très bien à l’entraînement en intensité sans me blesser. Toutefois, dès que je commence à jouer dans un volume plus haut que 100km par semaine pour plusieurs semaines, mon système devient très faible et je tombe malade rapidement. Je ne ferme donc aucune porte mais si je décide de faire la changement je vais devoir m’assurer que je reste en santé. 

Après des résultats prometteurs en 2019 et en ce début de 2020, quels sont tes objectifs pour la saison de piste estivale?

Cette année, en bâtissant sur le travail accompli durant les années précédentes, j’ai vraiment augmenté la charge et le focus. Je vise donc de briser la célèbre barrière des 2 minutes sur 800m et également me qualifier pour les Olympiques.

https://www.instagram.com/p/Bt4Ypunhrfs/

Tu semble adorer les chiens, et tu est la mère adoptive d’un beau chien nommé Cedar. Parle-nous de lui.

Cedar! Malheureusement, ce n’est pas mon chien (rire embarrassé). C’est la chienne de mon amie qui travaille dans le même édifice où je m’entraîne. Je fais donc tous mes entraînements avec elle et mes méditations/siestes d’après-midi. Je crois qu’après un gros entraînement, le plus tôt tu peux tomber en état de relaxation, le plus rapide tu récupères;  rien de mieux d’un peu de zoothérapie pour aider !

Je suis sûr que plusieurs personnes te supportent dans la poursuite de tes objectifs. Qui voudrais-tu remercier à l’aube de cette saison olympique?

J’ai tellement une belle équipe de crinqués avec moi. Que ce soit tous les individus de ma communauté qui m’encouragent, ou les commanditaires qui me supportent ou mon équipe d’experts et 94forward à Victoria qui travaillent pour optimiser mes performances. 

Se rendre aux Olympiques en athlétisme est un objectif individuel dans un sport individuel. Le parcours peut peut être extrêmement solitaire. La beauté de ce que tout ceux qui me supportent m’ont apportés est qu’ensemble, ils ont transformé mon objectif individuel en rêve collectif. Je me sens comme un conducteur de formule 1. J’exécute le plan et conduit la machine lors de la course mais je ne serais rien sans l’équipe avec moi.

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